Il s’agit d’un ensemble de textes sacrés étrusques, auxquels les Romains donnèrent ce nom, où étaient consignées les révélations divines. Il semble que chaque cité avait son propre ensemble de livres sacrés conservées par les familles aristocratiques. Il ne s’agit pas d’une révélation définitive, livrée par les dieux aux hommes une fois pour toute, mais d’une connaissance, de techniques d’interprétation. N’étant pas figée, la révélation n’est pas non plus immuable, elle sait s’adapter aux nouveaux évènements nés de l’évolution politique et sociale. Elle laisse aussi une large part à l’interprétation. Deux qualités qui lui offriront un succès durable, bien au-delà du seul monde étrusque géographique et temporel.
Ces textes décrivent les rapports que l’on doit entretenir avec le monde des dieux. C’est à Cicéron que l’on doit leur classement thématique. Il existait des livres divinatoires (libri haruspicini et libri fulgurales), des rituels (libri rituales), des guides de l’au-delà (libri acherontici) et des livres du destin (libri fatales). Comme leur nom l’indique, les libri haruspicini et libri fulgurales traitaient de l’art d’interpréter les augures et la foudre. Les libri rituales venaient sans doute en complément afin d’accompagner les observations des actes propitiatoires adaptés. Quant aux libri acherontici, leur nom dénote une influence culturelle de la Grèce.
Les textes n’étaient pas uniquement religieux, ils devaient inclure aussi des archives gentilices des grandes familles étrusques (Tuscae historiae). Il est vraisemblable que l’empereur Claude, qui lisait l’étrusque, eût accès à ce type de textes pour écrire son histoire des Tyrrhéniens (Tyrrhenikà) en vingt volumes mentionnée par Suétone (2)mais malheureusement perdue.
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